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Non au démantèlement de la « jungle » de Calais !
Comment s’opposer et aider ?
dimanche 23 octobre 2016, par .
Communiqué confédéral de la CNT :
Lundi 26 septembre, François hollande s’est rendu à Calais et a déclaré vouloir démanteler « la jungle de Calais ». Cette sinistre déclaration démontre bien le racisme d’État que nous subissons depuis des années. « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » nous bassinent les politiques et médias de tous poils, sous-entendant que les migrant-es sont à l’origine de nos problèmes économiques et sociaux. Quelle solution le gouvernement propose-t-il ? De rejeter les millions de réfugié-es à la mer, ceux et celles qui ont fui la terreur de la guerre et les violences impérialistes (dont la France porte beaucoup de responsabilité). Ces arguments ne servent qu’à justifier et conforter l’idéologie capitaliste et libérale et à faire le nid du patronat et des idées d’extrême droite. D’ailleurs certains groupuscules d’extrême droite s’en donnent à cœur joie actuellement en organisant des rassemblements dans certaines villes devant les CADA (centre d’accueil pour les demandeur-euses d’asiles), cataloguant les réfugié-e-s « d’enfants de Daesh ». Ces propos visent chaque jour à nous diviser un peu plus, en désignant un bouc émissaire pour nous faire oublier que le vrai problème n’est pas d’accueillir ces migrant-es, mais bien les conséquences dramatiques des politiques gouvernementales et patronales qui détruisent chaque jour, la vie de milliers de travailleurs et de travailleuses : en fermant les usines (comme Alstom), en imposant par la force et la répression, une loi que 70% de la population rejette, en rognant un peu plus les droits des plus précaires (convention de l’assurance chômage par exemple). Pour la CNT, nos ennemis seront toujours ceux qui ne sont pas du camp des travailleur-euses : la bourgeoisie et le patronat ! Les travailleur-euses n’ont pas de patrie ! La lutte des travailleur-euses n’a pas de frontières !
L’expulsion des habitant-e-s commencera lundi 24 octobre 2016 (date annoncée officiellement par la Préfecture du Pas-de-Calais) et se poursuivra jusqu’à mercredi.
Dès 8h du matin, les exilé-e-s seront dirigé-e-s vers un hangar où ils/elles seront réparti-e-s en 4 catégories : adultes seul-e-s, mineur-e-s isolé-e-s, familles, personnes dites « vulnérables ». Les mineur-e-s isolé-e-s resteront sur place dans l’attente que leur dossier soit examiné pour un éventuel passage en Angleterre. Pour les autres, ce sera direction vers l’un des 167 centres d’accueil et d’orientation (CAO) créés à travers toute la France ! Les exilé-e-s seront conduit-e-s tous les ¼ d’heure dans des autocars (dont le nombre sera de 60 pour la journée de lundi, 45 pour mardi et 40 pour mercredi). Ceux et celles qui refuseraient de partir seront placé-e-s en centre de rétention.
Les solidarités et les réseaux de protection sont ainsi brisés, les migrants isolés et conduits en des lieux où l’on sait qu’ils ne sont pas attendus avec enthousiasme quand ce n’est pas franchement hostile : incendies, manifestations anti-réfugié.e.s, expressions de haine et de rejet.
Quant à la destruction du bidonville, elle commencera mardi 25 octobre 2016 et se poursuivra pendant plusieurs jours.
Que peut-on faire pour s’opposer à cette opération qui n’a d’humanitaire que le nom ? Qu’on soit à Calais ces jours-là ou qu’on n’y soit pas, le site « Passeurs d’hospitalités » donne quelques éléments de réponse à lire ici :
https://passeursdhospitalites.wordp...